Pour Noël j’ai offert à ma femme une machine Nespresso.

Je sais que tout le monde s’en moque hormis ma femme et moi (et éventuellement ceux qui prendront un café à la maison), mais en achetant cette machine, j’ai eu l’occasion de m’intéresser au business model Nespresso.

Et autant le dire tout de suite : c’est absolument génial.

Augmenter artificiellement la rareté pour augmenter la valeur

Quoi de plus banal dans l’absolu que du café ?

Vous pouvez en trouver très facilement. Dans les grandes surfaces, chez les pakis, dans n’importe quel bar ou restaurant et ce dans tous les pays du monde.  Même dans un distributeur. Bien sûr la qualité varie, mais le produit en lui-même est incroyablement commun et facile à se procurer.

Et pourtant c’est ce produit qu’on trouve partout, le café, que Nespresso arrive à vendre sur Internet. Et ce qui me bluffe le plus là dedans, c’est qu’on peut difficilement faire moins commerce Internet que le café. C’est vraiment un produit qu’on achète en magasin ou dans un snack pour le consommer plus tard, ou qu’on consomme directement dans un restaurant ou un bar.

Mais Nespresso ne se trouve pas dans vos magasins habituels ou dans votre cantine. Impossible d’acheter vos capsules à Carrefour comme vos dosettes Senseo. Non, pour les capsules Nespresso, il va falloir commander directement sur la boutique Nespresso ou vous déplacer dans une des rares boutiques Nespresso existantes.

Utiliser les réseaux de distribution existants tout en les écartant de ce qui génère de la valeur

C’est toute la beauté du modèle Nespresso : avec lui, Nespresso évince les revendeurs traditionnels de café et récupère au passage leurs marges confortables. Une vraie petite poule aux oeufs d’or, version web.

Mais le génie des gens qui pilotent ce produit ne s’arrête pas là. Mêmes s’ils écartent délibérément les revendeurs de la distribution des précieuses capsules de café, ils les utilisent malgré tout  pour distribuer en masse leurs machines à café.

Grâce à ça, ils profitent à faible coût de leur réseau de distribution pour placer leur produit chez un maximum de clients, et ensuite récupèrent les revenus dégagés par les clients fidélisés, vu qu’on ne peut que passer par eux pour obtenir les capsules nécessaires pour faire fonctionner les machines.

Ce qui est fort dans tout ça, c’est que les magasins qui vendent du café ET les machines Nespresso sont vraiment perdants dans l’histoire (ceux qui ne vendent que les machines s’en foutent).

Bien sûr ils vont toucher une commission sur la vente de la machine. Mais pour chaque machine vendue ils vont perdre un consommateur régulier de café qui auparavant prenait des dosettes ou du café soluble. Et qui pour son prochain achat de machine à café, passera probablement en direct par la boutique Nespresso.

Un modèle qui se diffuse de plus en plus

Encore tout à l’heure je voyais une pub pour un BlueRay Disney qui mentionnait la présence d’une copie digitale du film. But ultime de l’offre ? Probablement vendre en direct de la VOD ou du BlueRay Disney aux clients.

Niveau vidéo tout est encore à mettre en place, et vite si on ne veut pas qu’Amazon ou Apple mangent tout le gâteau, mais ça fonctionne déjà avec succès dans d’autres secteurs, comme les jeux vidéos avec Steam ou les GSM avec l’AppStore, deux concepts qui mériteraient des billets complets eux aussi tellement ils sont puissants 🙂

Dans l’adulte ce qui s’en rapproche le plus reste le oneshot, en particulier sur le live (un vrai produit avec de vrais clients fidélisés).

En tant qu’affiliés, vous devriez vous méfier du modèle Nespresso.

Quand vous faites du oneshot sur le live, vous vendez à moindre coût à votre sponsor un client qui a de bonnes chances d’être fidélisé et de rapporter beaucoup d’argent dans la durée. C’est vraiment une erreur, même si vous ne vous en rendrez probablement jamais compte ou seulement d’ici une bonne année.