On commence aujourd’hui la publication sur le blog d’un très gros entretien avec Laurent, associé et fondateur d’Affil4you, le leader français pour tout ce qui concerne le charme sur mobile.

On démarre avec doucement avec la présentation des origines d’affil4you jusqu’à l’arrivée de l’iPhone qui va complètement bouleverser l’équilibre du marché.

Je m’occupe du marketing et de la technique

Je suis un des trois associés dans Affil4you, une compagnie qu’on a fondée en 2003. L’idée à la base c’était de travailler sur des services pour le téléphone mobile. A l’époque le trafic sur téléphone mobile c’était les portails opérateurs et on s’est lancé pour travailler dessus.

Mes deux associés ont monté la boîte, moi j’étais encore consultant chez SFR où je bossais sur leur portail et les outils de facturation du contenu pour biller les clients. J’ai rejoint l’équipe à plein temps en 2006 mais je travaillais déjà avant quasiment au 4/5ème avec eux.

J’ai intégré la structure petit à petit, de 2003 à 2006, jusqu’à devenir un associé à part entière. Aujourd’hui dans Affil4you je m’occupe du marketing et de la technique.

C’était des services sexy avec des marques de l’adulte

Les portails opérateurs c’étaient vraiment des portails à la marque de l’opérateur dans lesquels les éditeurs comme nous étaient fournisseurs de contenu, avec un co-branding où nos marques sont visibles, mais où le contenu est vraiment présenté par l’opérateur.

C’était Vodafone Live pour SFR, Orange World pour Orange et c’était I-mode à l’époque pour Bouygues. Ensuite ils ont lancé Galerie, un modèle plus ouvert dans lequel ça ressemblait plus à du minitel, c’est-à-dire que les services étaient vraiment présentés sous la marque des éditeurs et où l’opérateur se mettait en retrait.

Au départ on proposait nos propres services avec une implication essentiellement technique. On mettait en œuvre quelque chose qui tourne, qui se vend sur les portails, des partenariats avec les éditeurs de contenu. Mais très vite on a été chercher tous ceux qui avaient des contenus en France et à l’étranger pour monter des services et proposer des marques intéressantes.

C’était des services sexy avec des marques de l’adulte, mais avec des niveaux de contenus très softs. On a travaillé avec Hot Vidéo, Private, Penthouse… On était en concurrence avec Playboy…

On présentait des modèles adultes mais toujours en restant dans une imagerie sexy, c’est-à-dire avec de la nudité mais pas de suggestion de relation sexuelle. On proposait des photos, des clips vidéo, du chat… On a eu des services animés avec des hôtesses qui faisaient des chats en live et des choses comme ça. On a beaucoup travaillé pour sortir des services innovants et attrayants et se démarquer des concurrents.

Les contraintes techniques étaient importantes sur les mobiles de l’époque

Les contraintes techniques étaient importantes sur les mobiles de l’époque. On était obligé d’avoir (et on a toujours d’ailleurs) une base qui permet de décrire tous les terminaux qui sont vendus, avec leurs capacités techniques, les types d’encodages qu’ils supportent pour la vidéo, pour les photos, les tailles d’écran…

C’était un sacré truc et on était en relation avec les opérateurs qui nous envoyaient en permanence leurs prévisions et nous disaient : “bon on va intégrer tel téléphone, il a telle capacité” pour adapter nos services en conséquence. Grâce à leur collaboration on pouvait cibler des téléphones, optimiser pour ceux qui s’étaient bien vendus, savoir quoi acheter pour pouvoir faire des tests chez nous, ce genre de choses.

C’était un sacré boulot du coup très vite on a eu une équipe technique importante, toujours une grosse moitié de notre équipe. En 2003 on a commencé à 3 chacun chez soi dans son appartement. En 2006 on était 10, 15. Et là aujourd’hui on est 30.

Ces activités ont duré et durent encore. Aujourd’hui une part de nos revenus est toujours assurée par ces services. Mais depuis on les a rajeuni et on les a fait évoluer. On a fait beaucoup de vidéos, beaucoup de choses plus modernes avec le temps mais aujourd’hui passer par les portails opérateurs c’est une manière de capter le trafic qui est “old-school”. Mais ça a été notre principale source de revenus jusqu’à l’arrivée des smartphones et en particulier de l’iPhone.

En 2008 l’iPhone arrive et tout de suite ça change tout

En 2008 on a les premières annonces pour l’iPhone. Nous on avait déjà commencé à développer des outils de collecte de trafic pour justement travailler sur Galerie, qui était déjà un modèle plus ouvert que les portails. Et donc en 2008 l’iPhone arrive et tout de suite ça change tout.

Tout de suite on a vu dans nos statistiques de trafic que les gens avec un iPhone avaient un usage d’internet beaucoup plus important. Eh puis ce sont des gens qui achètent aussi facilement. Donc très vite pour nous ça a été un téléphone phare.

Aussi Apple est arrivé en en disant aux opérateurs “vous n’êtes pas maîtres de l’audience et je ne mettrai pas de références à vos portails dans mon téléphone. Les gens iront chercher leurs contenus en passant par les moteurs de recherche”. Ca a été très clairement affirmé dès le départ, ce que personne d’autre qu’Apple n’avait pu imposer aux opérateurs avant. Et les opérateurs ont tous accepté. J’imagine que ça a dû faire l’objet de longs débats mais ça s’est fait. Ils étaient tout à fait coincés et ils ont pas bien anticipé les impacts de ça. Depuis les gens recherchent des contenus et des services non pas en passant par leur opérateur mais en passant par des moteurs de recherche et en particulier par Google.

L’impact immédiat ça a été une baisse du trafic sur les portails opérateur et nous aussi très clairement on y a perdu. Par contre on avait un peu prévu le truc et on a développé en parallèle des business modèles plus proches de ce qui se passe sur internet et en particulier l’affiliation.

C’est à ce moment-là qu’on a développé notre plate-forme d’affiliation, qui n’existait pas avant.