La suite de l’entretien avec Laurent, responsable d’Affil4you.

Après une première partie de l’interview avec les débuts de la société, des portails opérateurs à l’arrivée de l’iPhone, cette fois on va parler du paiement opérateur, des redirections de trafic mobile et de l’internationalisation du marché mobile.

Ils ont ouvert des espaces dans lesquels on peut faire de l’adulte

Les smartphones ont changé les choses en termes de services et de logique de facturation. Pas en termes de contenus : sur internet les gens recherchent des contenus adultes tout autant que sur les portails. Mais sur les portails c’était clair que ça n’était pas permis alors que sur internet ça l’était. Personne ne réglemente internet donc les clients s’attendent à y voir des contenus adultes. Il y a une recherche beaucoup plus exprimée de contenu adulte à laquelle nous avons répondu en changeant de business modèle et en passant vers l’affiliation et en commençant réellement à faire des contenus adultes.

Malgré ça les opérateurs contrôlent toujours les choses puisqu’ils contrôlent le moyen de facturation. Mais par contre ils ont ouvert des espaces dans lesquels on peut faire de l’adulte. Comme ce n’est plus sous leur marque, ils ont mis en place un espace adulte et pour pouvoir avoir accès à cet espace adulte, il faut que l’utilisateur du téléphone ait fait une démarche auprès de l’opérateur et ait dit “je suis d’accord pour avoir du contenu adulte”.

Clairement tous les benchmarks montrent que c’est beaucoup plus performant

On continue d’utiliser en priorité les solutions de paiement intégrées aux factures opérateurs parce que clairement tous les benchmarks montrent que c’est beaucoup plus performant que la carte bleue. On pourrait utiliser des offres CB classiques (et on le fait aussi) mais avec les solutions opérateurs le client n’a même pas besoin de s’identifier. Il y a une identification automatique et quand il arrive chez nous on le reconnaît, on sait s’il est abonné ou pas. Et s’il ne l’est pas, on lui propose juste de s’abonner et il voit une page dans laquelle il doit simplement cliquer sur OK pour être abonné. C’est du one clic, après il accède tranquille au service parce qu’il est déjà identifié. C’est la solution la plus performante et la plus fluide pour l’utilisateur, avec des bons taux de transformation.

Et comme ce sont des montants relativement faibles, les durées de rétention sont importantes, avec 6, 12, 15, parfois 20 rebills en fonction des offres. Le nombre de transactions par utilisateur est très élevé, beaucoup plus que sur des montants CB genre à 30-40€ ou plus.

L’audience que vous faites avec des clients qui viennent avec des mobiles elle est mal servie

Un des éléments clé de l’arrivée de l’iPhone c’est aussi que les gens ont pris l’habitude d’aller sur des sites web avec leur iPhone. Et donc les opérateurs de sites web ont vu croître une part de leur audience qui était faite par des gens qui avaient des téléphones mobiles. Et pas seulement des iPhones : ça s’est généralisé à d’autres téléphones et même les gens qui avaient des vieux téléphones se sont rendus compte qu’avec de vieux téléphones on pouvait aller sur des sites web.

C’est ça qui a lancé notre offre. Notre proposition de valeur ça a été de voir ces gens qui avaient des sites web et de leur dire : “l’audience que vous faites avec des clients qui viennent avec des mobiles elle est mal servie parce que souvent techniquement le site n’est pas adapté et la facturation que vous allez faire ne sera pas la bonne”. Et donc on leur propose de nous rediriger le trafic mobile qu’ils ont sur leur site web.

Mais comme maintenant de plus en plus de d’opérateurs de sites web ont leur propre version mobile, on fait aussi de la collecte de trafic mobile vers mobile, c’est-à-dire depuis leur site mobile jusqu’à notre site mobile, en proposant des outils de promotion adaptés aux mobiles.

On n’a pas de régie mais c’est quelque chose qu’on fera dans la mesure où on est de plus en plus dans du mobile to mobile. Les gens qui ont des régies ont tendance à proposer des offres d’affiliation et d’intégrer l’affiliation dans leur régie, à considérer que c’est un mode de publicité comme un autre. Forcément on a aussi tendance à vouloir proposer nos propres services de diffusion de bannières.

Cependant aujourd’hui l’essentiel du trafic ça reste quand même du redirect.

On a beaucoup travaillé pour qu’elles préservent les positions dans les moteurs de recherche

Par rapport aux redirections, on a beaucoup travaillé pour qu’elles préservent les positions dans les moteurs de recherche, parce que c’est une interrogation récurrente, très importante et tout à fait justifiée des opérateurs du web.

Donc on travaille pour que les redirections qui se font vers chez nous soient vues comme la version mobile du site web. En particulier en respectant les noms de domaines, c’est-à-dire que les gens font des sous-domaines qu’ils redirigent vers chez nous, en gérant proprement les descriptions, les titres et tout ce genre de choses pour donner l’impression au moteur de recherche que c’est la version mobile du site et pas simplement une redirection commerciale.

Après indépendamment de ce problème de performance sur les moteurs de recherche, il y a quand même la volonté pour tous les acteurs du web d’intégrer de plus en plus le mobile dans leur stratégie et donc d’avoir leur propre site mobile. Pour nous il y a un basculement progressif qui se fait d’une collecte essentiellement en redirect vers une collecte en bannières. On fait de plus en plus de bannières et ça va augmenter dans le temps. On estime que d’ici à quelques années, l’essentiel de notre trafic se fera en bannières.

Les gens avec du trafic ont en général du trafic venant du monde entier

On constate en ce moment l’internationalisation des opérateurs. Jusqu’à récemment on avait des business pays par pays, c’est-à-dire un business français avec des webmasters français, des sponsors français, un business allemand, un business italien, un business US évidemment etc… Mais de plus en plus on voit que ce business s’internationalise, car les gens avec du trafic ont en général du trafic venant du monde entier. Ceux qui ont des contenus, qui on fait l’effort de traduire leur site dans un certain nombre de langages, reçoivent du trafic un peu partout. Et donc derrière les sponsors doivent suivre pour traiter ce trafic.

Chez Affil4you on est tout à fait dans cette mouvance-là, surtout que sur le mobile il y a des pays qui sont très en avance. En Asie par exemple, il y a plus de gens qui accèdent à internet avec un mobile que de gens qui y accèdent avec un ordinateur. Du coup pour nous 2011 et 2012 sont des années d’internationalisation. On a ouvert un bureau à Los Angeles, on a une filiale en Asie, de manière à pouvoir parler à tous les acteurs globaux, c’est-à-dire ceux qui ont des services qui s’adressent au monde entier et donc qui ont du trafic dans le monde entier.

Sur les tubes par exemple on ne gère pas que du trafic fr et on est en compétition avec des gens comme nous dans d’autres pays, notamment des allemands. Du coup on se bat pays par pays, en disant “nous on a des bonnes solutions de transformation en Italie, en en Grande-Bretagne, en Asie puisqu’on a une filiales en Asie”. Et donc on est pays par pays, opérateur par opérateur et enfin éditeur de site web par éditeur de site web, en concurrence sur un trafic global.

Même si effectivement la France reste notre premier pays et que c’est là qu’on fait l’essentiel de notre revenu, on a une tendance à l’internationalisation de notre chiffre d’affaires qui est lancée et qui ne va pas s’arrêter.