Après les débuts d’Affil4you et la professionnalisation du marché mobile adulte, pour cette dernière partie Laurent va nous parler de ce qui fait le succès d’Affil4you, de la recherche permanente de solutions de paiement qui fonctionnent un peu partout dans le monde, de la relation avec les autres sponsors mais aussi du liveshow sur mobile.

On est numéro 1 sur le mobile

Pour l’instant la société appartient aux associés, nous ne sommes pas côtés et il n’y a pas d’actionnariat. Mais c’est clairement une question qui se pose pour nous, pour pouvoir accélérer à l’international. Clairement un partenariat avec des acteurs du web serait intéressant parce qu’on voit que les deux business ont tendance à s’interpénétrer, ce ne sont plus deux mondes différents comme avant.

On n’a jamais eu accès aux chiffres mais vu les gens avec qui on travaille et le trafic qu’on gère, on pense vraiment qu’on est numéro 1 sur le mobile. Et on a doublé notre chiffre d’affaire en 2011 par rapport à 2010.

Nos résultats actuels sont vraiment liés au retour sur les investissements qu’on a fait les années précédentes. En 2008, 2009 et 2010 on a eu une croissance assez faible du chiffre d’affaires, on a énormément investi sur ce business-là et donc en 2011 on a le retour sur cet investissement, parce que le marché décolle comme on l’avait prévu. On a une explosion des usages et en terme de trafic on collecte aujourd’hui pas loin d’1,2 million de visites par jour, contre 200 000 il y a un an.

Ca devient un vrai business et beaucoup des gens du web qui travaillent avec nous disent que les revenus qu’on leur apporte sont supérieurs à la part d’audience qu’on traite chez eux. Pour eux le mobile est plus rentable que le web classique ! Sur les tubes si par exemple tu regardes ce qui se passe sur Youporn, Youporn c’est complètement gratuit sur le web mais sur le mobile on a le droit à 5 vidéos seulement et après il faut payer. Il y a cette idée chez les opérateurs qu’on fait de l’audience sur le web et qu’on la rentabilise ensuite par différents moyens, dont le mobile. Parce que à un moment donné il faut quand même vendre quelque chose.

On veut être les meilleurs pour valoriser le trafic

On a des perspectives de croissance importantes, en particulier sur l’international. On voit parmi les gens qui nous confient leur trafic beaucoup d’acteurs français et donc qui ont un trafic francophone. De fait on est présent en Suisse, on est présent en Belgique mais après il y le Canada, l’Afrique du Nord et toute l’Afrique aussi même si ça se monétise très mal. Mais il y a beaucoup de trafic et donc nous on cherche en permanence des solutions de monétisation.

Par exemple on voit beaucoup dans les pays en voie de développement des solutions de portes-monnaies attachés au téléphone. C’est à dire qu’on on va dans une boutique, on met 10 francs CFA sur son téléphone et avec ces 10 francs CFA on peut payer un taxi ou donner à sa mère au village ou faire des choses comme ça mais on peut aussi acheter des contenus.

Ce genre de solution se déploie très vite parce qu’en Afrique il n’y a pas de banque mais tout le monde a un téléphone. Et donc nous on suit tout ça et on se dit que le téléphone ça peut être un moyen de monétisation là où il n’y a pas d’autre solution. Bien sûr c’est à la marge pour le moment mais dans une perspective de performance c’est important. On veut être les meilleurs pour valoriser le trafic et sur un trafic francophone être bon à la marge c’est important aussi, c’est ça qui nous permet d’être en tête.

Globalement il va y avoir une concurrence accrue sur mobile sur le marché adulte mais on compte sur le temps pris pour développer des solutions concurrentes pour maintenir notre avance. Maintenant on vit dans un monde de libre concurrence : on est en avance aujourd’hui mais on sait que notre postion n’est pas gagnée ad vitam eternam.

Aujourd’hui l’affiliation c’est l’essentiel de notre travail

Sur Affil4you nos points forts sont dans nos produits. On a deux gammes de produits qui sont vraiment vivantes, la VOD et le tchat. Ce sont des produits sur lesquels on a beaucoup travaillé en termes de contenus, de niches pour la VOD, ce sont des produits beaux et faciles à utiliser, mais aussi sur lesquels on a énormément bossé la performance sur le parcours entre la landing page et la page qui dit “merci d’avoir souscrit un abonnement”. Sur le mobile la performance est énormément liée au parcours de facturation, c’est-à-dire aux offres : qu’est ce qu’on propose, qu’est ce qu’on met en avant, comment est-ce qu’on présente l’affaire, les options qu’on présente, les choix qu’on fait, l’identification des clients…

Ensuite l’autre axe sur lequel on travaille beaucoup c’est l’internationalisation, c’est-à-dire être capable d’avoir des produits qui tournent dans le plus de pays possibles et qui soient efficaces. Et donc on va chercher des solutions de facturation opérateur et on s’y raccorde. C’est un travail énorme, qui occupe quasiment la moitié de la société puisque notre équipe technique est en permanence dessus.

Pour finir on travaille sur la plate-forme d’affiliation et les outils qu’elle offre pour le webmaster. Sachant que pour nous comme pour le webmaster, ce qui compte principalement c’est la performance. On est en permanence benchmarkés par rapport à nos concurrents, les gros apporteurs de trafic nous comparent en permanence et je pense qu’on est toujours en tête.

Aujourd’hui l’affiliation c’est l’essentiel de notre travail donc toute l’équipe, les 30 personnes, travaille sur Affil4you. La plate-forme d’affiliation grand public reprend le meilleur de l’affiliation adulte et elle le propose sur du grand public. Donc on développe pour l’adulte et puis ensuite on le valorise dans le grand public mais le cœur de notre business c’est l’adulte, clairement.

Sur le mainstream on se positionne uniquement en affiliation c’est-à-dire qu’on n’a pas vocation à développer réellement des services et donc on va référencer des services de tiers, par exemple Gameloft qui fait une offre de jeux à télécharger. Ca nous permet d’avoir quelque chose à vendre à des gens qui ont du trafic et qui en fait ne veulent pas envoyer ce trafic sur de l’adulte.

Quand on parle de gens qui ont du trafic et qui nous disent “Mais si j’ai du trafic non-adulte qu’est-ce que j’ai fait ?” on a envie de pouvoir leur dire “on a la solution”. C’est vraiment pour nous un complément de valorisation de notre travail dans l’adulte.

On n’est pas dans une logique de concurrence avec les sponsors

On n’est pas dans une logique de concurrence avec les sponsors parce qu’on pense que c’est comme c’est comme quelqu’un qui vend des PC : il peut décider de les vendre en direct, il peut décider de le vendre à travers des marchands, et c’est idiot de s’enfermer : les deux méthodes ont des avantages spécifiques.

On aime bien travailler avec les gens du web parce qu’ils ont un vrai savoir-faire et qu’ils ont une base de webmasters qui leur fait confiance (note d’Anthony : la plupart des sponsors travaillent avec Affil4you pour leur offre adulte mobile). Mais travailler en direct avec des affiliés c’est aussi une chose qu’on apprécie parce qu’on échange avec les webmasters, on optimise avec eux (et on peut réellement optimiser sur le mobile), on a réellement la possibilité d’implémenter des marques blanches et de faire des choses plus poussées.

Donc on aime bien les deux méthodes et on n’a pas de raison aujourd’hui de choisir l’une ou l’autre.

Souvent les gens préfèrent passer par leur sponsor plutôt que par nous directement. C’est une question de relation, de facilité. Un webmaster qui travaille avec quelqu’un depuis longtemps, il sait où trouver ses statistiques, il connaît son commercial, il l’aime bien, il a confiance. C’est clé dans ce business-là, la relation établie entre le sponsor et le webmaster. Maintenant quelqu’un qui démarre sur le mobile n’a pas forcément intérêt à passer par un sponsor web.

Sur nos produits pour le marché français, on est en phase d’optimisation

Aujourd’hui l’essentiel des annonces qu’on fait ce sont des ouvertures de pays. On sera au forum de Phoenix en Arizona et on va annoncer l’ouverture de l’Italie. Ensuite on aura l’Allemagne qui suivra derrière. Ca ce sont les les grosses annonces qu’on fait, plutôt à destination des opérateurs internationaux.

Sur nos produits pour le marché français, on est en phase d’optimisation donc on a moins de grosses annonces à faire. On est vraiment dans la recherche d’un optimum et donc ce sont plutôt des petites choses. Mais il va y avoir des nouveautés sur la facturation, en particulier avec la possibilité de mieux facturer le trafic wi-fi (sur lequel le paiement opérateur n’est pas one-clic parce qu’il n’y a pas d’identification automatique). Actuellement la personne est obligée de donner son numéro de téléphone, on lui envoie un sms et elle répond en donne son numéro. C’est le parcours qui est en ligne en ce moment et qu’on a lancé l’an dernier. Ca reste plus efficace que la carte bleue mais c’est encore améliorable et donc on va on va sortir des annonces sur le wi-fi.

On n’est pas tout à fait convaincu aujourd’hui de la pertinence du modèle des liveshows sur mobile

Il y a une question qui est ouverte pour la webcam sur mobile. On a développé un produit  et on recherche des partenariats mais on n’est pas tout à fait convaincu aujourd’hui de la pertinence du modèle des liveshows sur mobile, avec facturation sur opérateur mobile. Techniquement on est prêt mais on n’est pas tout à fait au clair sur la rentabilité que ça peut apporter et sur la maturité de ce marché-là.

C’est difficile à valoriser avec des petits montants et l’expérience utilisateur n’est pas encore tout à fait au niveau de ce qu’on a sur le web où on a une expérience très fluide. Là c’est beaucoup plus difficile pour parler à la fille, souvent la qualité du stream n’est pas bonne et on a encore des problèmes techniques, c’est pas encore au point. On a aussi des problèmes de prix et de rentabilité et puis on a des problèmes de niveau de contenu aussi. C’est-à-dire que pour nous c’est très important sur les services facturés sur l’opérateur d’avoir une vision claire des niveaux de contenu de ce qu’on affiche. Et forcément sur le live c’est pas évident.

Il y a des gens qui ont des services live sur le mobile mais aujourd’hui on n’est pas extrêmement convaincu de la de la rentabilité de ça, d’autant qu’avec le live l’essentiel du revenu se fait sur quelques clients qui dépensent énormément et qui font la rentabilité du système.